Come Back pour Aravane Rezaï?

Citation :

La carrière ni la vie d'Aravane Rezaï n’ont été un long fleuve tranquille. La jeune femme, poussée par son père dès son plus jeune âge vers le très haut niveau, avait atteint la 15e place mondiale en 2010, grâce notamment à une puissance de feu. Elle remportera quatre tournois dans sa carrière, dont le tournoi de Madrid face à Venus Williams pour ce qui restera son plus grand fait d'armes. Mais une grave dispute avec son père et en rupture familiale, la jeune femme se retire du tennis et sombre dans la dépression. En voulant prendre son indépendance, elle connaît une vie de galère, sans revenus ni objectifs. Avec beaucoup de courage, l'ancienne joueuse tente un come-back difficile après 8 ans absence et un physique qui ne suit pas. C'est à cette période que l'équipe de Sport Reporter sur Canal + a suivi la joueuse pendant 2 ans. Un magnifique reportage qui nous apprend que Rezaï songe à reprendre la compétition au mois d'avril.


"J'avais tout ce poids-là sur moi, on n’en sort pas indemne"


La vie d'Aravane Rezaï n'a jamais été très simple. À l'entraînement avec son père dès le plus jeune âge la fillette a dû faire face à l'exigence du paternel qui voulait la tailler pour le haut niveau : "Une fois arrivé sur le terrain c'était un dictateur.", et en même temps elle portait tous les espoirs d'une famille : "Ma famille était dans le besoin financier. J'avais tout ce poids-là sur moi, on n’en sort pas indemne." Et si la joueuse peut être fière de ce qu'elle a réalisé, elle a envie de finir l'histoire malgré la difficulté du parcours : "On partait de rien, et pour moi ce que j'ai réalisé c'est une fierté exceptionnelle, mais cela n'a pas été jusqu'au bout du chemin. C'est pour ça que je suis là aujourd'hui." Sur le chemin de la reconstruction, elle sera coachée à Levallois par Henri Leconte, avant de finalement renouer avec sa famille.


"J’ai agi pour une question de survie"



Si Aravane avait coupé les ponts avec sa famille pour "survivre", elle a fait le choix inverse des années plus tard pour revivre : "Si, en 2019, on m’avait dit qu’un an plus tard, j’allais renouer avec ma famille et m’entraîner avec mon père, pour moi, c’était impossible, mais j’avais besoin de retrouver ma famille, de voir mon père, ma sœur, ma mère…" Un choix qui a visiblement porté ses fruits, sur le plan familial déjà, mais aussi parce que la jeune femme devrait tenter à 34 ans un retour à la compétition en avril prochain.

Aravane Rezaï, née le 14 mars 1987 à Saint-Étienne (Loire), est une joueuse de tennis française. Elle a commencé sa carrière professionnelle en 2005 et a atteint la 15e place du classement WTA en simple le 11 octobre 2010.

Aravane Rezaï a remporté quatre titres en simple dont un tournoi Premier. Elle a perdu par ailleurs trois finales, toutes en simple.

Pour moi une fille sous influence, de son père bien entendu qui quand Aravane avait 9 ans insultait les parents de son adversaire.

En 2011 on pouvait déjà lire ceci :
A 25 ans, Julie Wieckowski est un ancien espoir du tennis français. Aujourd’hui professeur de tennis en Auvergne, après avoir arrêté sa carrière pour des problèmes de santé, elle a connu Aravane Rezai jusqu’à l’âge de 19 ans. A une époque où son père faisait régner la terreur sur le circuit.

Julie Wieckowski, les évènements survenus en Australie entre Aravane Rezaï et son père vous ont-ils étonné ?
Pas du tout ! A l’époque, on en parlait avec les entraîneurs et on se disait : « Il va falloir attendre un malheur pour que ce mec-là soit définitivement exclu du monde du tennis. » Avoir un copain, pour Aravane, ce n’était même pas pensable. J’ai mis du temps avant d’arrêter de la lier à son père, mais je pense que c’est une gentille fille. Il ne faut plus la mettre dans le même panier. J’ai envie de lui laisser une chance et de me dire que c’est une fille bien.

Comme était votre relation avec lui ?
Plus jeune, il était relativement gentil avec moi et avec les filles, à partir du moment où on perdait contre Aravane. Il lui a énormément apporté, parce qu’il a tout fait pour qu’elle arrive sur le circuit. Mais avec elle, il était très dur et très exigeant. Il me faisait peur, il lui faisait peur et il faisait peur à tout le monde. Aujourd’hui encore, il fait peur à tout le monde. Il n’avait pas vraiment besoin d’hurler. Il suffisait d’un regard ou d’un geste. Mais j’ai vu de la violence verbale envers sa fille et les adversaires. J’ai moi-même eu affaire à lui.

Que s’est-il passé ?
On était dans les qualifications d’un tournoi à Bordeaux. Il était déjà interdit des terrains. Il n’avait pas le droit de regarder le match et il restait sur le parking. Du coup, Aravane avait une pression folle et une mentalité moyenne sur le terrain. On a été obligé de demander un arbitre, qu’elle s’est mise à contester. Le match ne s’est pas très bien passé. Elle est allée raconter à son père qu’un arbitre était venu. Il est venu me voir, m’a menacé de mort et m’a insulté. Ça m’a fait peur. J’en ai parlé à mon père et on a posé une main courante. Je l’ai recroisé quelques temps après. Il me faisait un signe avec son pouce, qui voulait dire « Je te trancherai la gorge ». Finalement, mon père est allé lui parler. Comme il est également assez impressionnant, il a réussi à le calmer. Mais d’autres parents n’ont pas eu ce courage-là.

Plainte d'Aravane Rezaï contre son père pour violences et menaces de mort
Publié le 09-06-11

La plainte a été déposée par la jeune femme de 24 ans la semaine dernière au commissariat de Boulogne-Billancourt


NANTERRE La joueuse de tennis Franco-Iranienne Aravane Rezaï a porté plainte récemment contre son père pour "harcèlement moral, violences volontaires et menaces de mort", a-t-on appris jeudi de source policière, confirmant une information de presse.

La plainte a été déposée par la jeune femme de 24 ans la semaine dernière au commissariat de Boulogne-Billancourt, en région parisienne. Le parquet de Nanterre doit maintenant décider si la plainte doit être transmise au parquet de Saint-Etienn, où vit la famille, ou la traiter sur place.

Arsalan Rezaï a provoqué ces dernières années plusieurs incidents lors de tournois de tennis auxquels participaient sa fille, qui lui ont valu des amendes ou des exclusions de tournois.

Dernier incident en date, la WTA avait annoncé en janvier qu'un membre de la famille d'Aravane Rezaï était suspendu pour une durée indéterminée, en raison d'"un sérieux problème de sécurité". Le Parisien avait précisé à l'époque qu'il s'agissait du père, qui avait eu une violente altercation avec sa fille alors qu'elle se trouvait en compagnie de son petit ami, au matin de son premier tour à l'Open d'Australie.

Retour sur une des "affaires" :

2011 :
Bouleversé mais offensif, Arsalan Rezaï évoque pour la première fois la rupture avec sa fille.

Quelques secondes de discussion avant que les sanglots n’affleurent. Saisissant contraste entre la force brute que l’on connaît à Arsalan Rezaï et sa fragilité actuelle. "Je ne recule devant personne, sauf mes enfants", bredouille-t-il. On préfère le rappeler le lendemain. Pour qu’il nous parle plus posément de la rupture avec sa fille Aravane, qu’il a façonnée sur le court, jusqu’à l’accompagner au 15e rang mondial en 2010. Ces derniers mois, elle a choisi de s’affranchir de l’omniprésente tutelle paternelle, quitte à en être déboussolée. Lui s’inquiète. Et accuse.

Avez-vous suivi la défaite de votre fille au premier tour, lundi?
Non. Trop douloureux. Je ne peux pas. Ce qui se passe est trop triste. À 24 ans, elle a choisi de voler de ses propres ailes. Vous le comprenez ? Tout ce qu’elle veut, je le respecte. Je souhaite juste qu’elle soit heureuse. Mais j’ai peur pour elle. Aujourd’hui, on lui sourit, les portes s’ouvrent. Mais il y a des charognards autour d’elle. Ils la manipulent.

On vous a souvent reproché d’être autoritaire et protecteur à l’excès…
Vous savez sans doute mieux que moi ce que les gens du tennis pensent de la famille Rezaï. Notre succès a suscité des jalousies. Je suis venu d’Iran et j’ai protégé au maximum mes enfants dans un pays étranger. Mais si je n’avais pas voulu qu’Aravane soit libre, je lui aurais donné un foulard et des livres religieux.

La WTA vous a suspendu depuis une altercation avec votre fille à l’Open d’Australie en janvier. Que s’est-il passé?
Le matin de son match du premier tour, elle s’est énervée pour une histoire de logo sur ses cordages. Après sa défaite, je lui ai dit "on va parler". C’était le lendemain, dans la maison qu’on avait louée près de Melbourne. Mais là, Aravane n’a pas voulu parler. Puis elle m’a dit qu’elle voulait s’entraîner avec un autre coach.

Qu’avez-vous répondu?
Je n’ai pas accepté ou refusé, je n’ai pas répondu. Et elle est partie. Revenue sur le stade de Melbourne avec son frère, elle s’est mise à pleurer. Là, les gens de la WTA l’ont entourée, je ne sais pas ce qu’elle leur a dit. Quand mon fils lui a demandé de prendre ses affaires pour repartir, elle a refusé. En fait, Kathy Martin (directrice du service d’assistance aux joueuses à la WTA) l’a poussée à porter plainte contre moi. Cette dame a manipulé ma fille. J’ai d’ailleurs déposé plainte contre elle.


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Est-il exact que vous avez menacé physiquement le petit ami d’Aravane?
Totalement faux. Je ne lui connais même pas de petit ami. Vous le connaissez, vous? Moi, elle ne m’en a jamais parlé. Mais il semblerait que Mansour Bahrami (ancien joueur iranien) ait beaucoup parlé aux journalistes. Je le tiens d’Aravane. Bahrami essaie de lui donner des conseils, mais c’est un profiteur. Pas un vrai Iranien (contacté, l’intéressé réfute toute ingérence).

Depuis quand le contact avec votre fille est-il rompu?
Depuis près de trois mois. Après l’Australie, on s’est vus à Paris. Elle m’a alors dit vouloir travailler en Espagne, près de Valence. J’ai dit OK. Je suis rentré à Saint-Étienne mais je m’inquiétais. Deux jours plus tard, j’ai fait 2.000 kilomètres pour la rejoindre et voir ses conditions d’entraînement. On a passé trois jours ensemble, ça s’est passé normalement. En mars, alors qu’elle jouait à Miami, j’ai voulu lui donner quelques conseils au téléphone. Mais depuis, elle ne répond plus. Ni à son frère et à sa sœur. Mais si elle est heureuse comme ça, en détruisant la famille, je l’accepte.

La Fédération, qui l’a aidée pour assurer la transition, a-t-elle tenté une conciliation ?
J’ai demandé à Jean Gachassin (président de la FFT) d’intervenir pour réunir toute la famille dans son bureau. Il m’a promis de le faire. J’aurais voulu que cela se passe avant Roland-Garros, pour qu’elle se sente libérée. Je voyais bien qu’elle n’était pas dans son état normal, en dépression. Il fallait l’aider, sinon elle n’avait aucune chance de bien figurer. Il y a quelques jours, M. Gachassin m’a envoyé un texto pour me dire que la réunion se ferait éventuellement après Roland-Garros, en fonction de l’emploi du temps d’Aravane.

Vous avez longtemps vécu très modestement. Comment les gains d’Aravane étaient répartis?
L’argent rentrait sur son compte. Ni moi ni sa mère ne lui avons demandé quoi que ce soit. C’est elle qui touchait l’argent. Nous, on se contentait de courir derrière elle. Je me suis consacré à ma fille et je n’ai pas de retraite. Rien. Je vais voir si je peux trouver un boulot, ma femme aussi, mais à bientôt 60 ans, ce n’est pas simple. J’aimerais aider des jeunes joueurs motivés, j’ai l’expérience. Mais financièrement, je ne sais pas comment on va faire.

Que souhaiteriez-vous dire à votre fille?
(Sa voix se serre.) Que toute la famille l’aime. Qu’on est tous désolés de la voir s’éloigner et ne plus penser à nous. Il ne s’agit pas de faire pitié, mais de rappeler simplement avec quelle motivation on a bataillé toutes ces années. Et puis on ne retrouve jamais un nouveau papa, ni une nouvelle maman. Vous savez, chaque fois qu’elle perd, je pleure.

Source: JDD papier



Bien "pervers" le père :
"il y a des charognards autour d’elle. Ils la manipulent."
"Mais si elle est heureuse comme ça, en détruisant la famille, je l’accepte"

Pas de nouvelle alors qu'avril est "bien" passé.

Elle a repris la compétition! 

Mais dans des tournois nationaux, au Waves Open (57)

Premier ITF depuis ...longtemps : au W25 Saint Palais sur Mer
 Q1 : bat Lucie Wargnier 6-4 6(4)-7 10-6
Q2 : bat Georgina Hays 6-1 6-2

1T : A. Hesse - Rezai 6-4 6-1

W15 Dijon (France), terre battue - 1/16 de finale
Après s'être qualifiée Aravane a battu sa compatriote Carla Fity (WC - 15ans) 6-0 6-2

1/8 Angelina Wirges -  Aravane Rezaï  6-2 4-6 6-3

W80+H Le Neubourg (France), dur
Anderson R. - Rezai A 6-3 6-0

W80 POITIERS
Q1 : Camilla Rosatello - Aravane Rezai 6-4 7-5

Pétange (Luxembourg - ITF - W25 - Dur - indoor)
Simple
Q1 : Amandine Monnot -  Aravane Rezai 7-6(5) 6-4