Dayana Yastremska et sa soeur Ivanna

Q3 : Dayana Yastremska - Brengle M 6-1 7-5

1T : Dayana Yastremska - Begu 4-6 6-2 6-3

2T : Yastremska - Krejcikova B 6-3 7-6(3)

1/4 Vondrousova M. - Yastremska 7-5 6-4

Citation :

Invitée par l’Open 6ème sens de Lyon qu’elle va courageusement jouer la semaine prochaine, Dayana Yastremska est bien arrivée en France samedi matin avec sa petite soeur de 15 ans, mais sans ses parents restés au pays. Désormais en sécurité, la joueuse ukrainienne a lu une lettre à L’Equipe dans laquelle elle raconte l’enfer de ses deux jours vécus sous les bombardements russes, dans l’inquiétude la plus totale.

« On avait des billets d’avion pour Lyon, en France, où j’avais reçu une invitation. On devait partir le 24 février. C’est à ce moment‐là qu’Odessa a été bombardé. Les explosions étaient effroyables. On s’est cachés dans le parking souterrain de notre immeuble et on a attendu. On y a aussi passé la nuit suivante. C’était vraiment effrayant. A ce moment‐là, ce n’était plus possible de prendre l’avion : l’Ukraine avait totalement fermé son espace aérien. La guerre avait commencé (elle fait une pause). Cette guerre, je l’ai vue de mes propres yeux. Je l’ai entendue. J’ai vu combien elle était terrifiante. Quand j’ai vu les missiles exploser, c’était glaçant. Tu ne sais pas où ils vont tomber, tu ne sais pas quoi faire, tout le monde panique et essaye de se cacher en sous‐sol pour survivre. Il y avait beaucoup d’enfants, des femmes seules… C’est tellement irréel ! (…) On ne peut pas vraiment comprendre ce qu’est un tir de missile sans le vivre, sans le ressentir. D’habitude, la guerre, on la voit dans un film. Mais ce film est devenu la réalité. »

Lyon (France - WTA - WTA 250 - Dur - indoor)
1T : Garcia-Perez G. / Knoll X. - Yastremska D. / Yastremska I. 6-2 6-4

Yastremska (UKR, WC) bat Bogdan (ROU) : 3-6, 7-6 (7), 7-6 (7)

Yastremska (UKR, WC) bat Bucsa (ESP, Q) : 6-2, 6-3

Yastremska (UKR, WC) - Paolini (ITA, n°5) 6-4 7-6(3) 

Citation :

 Un peu plus d'une semaine après avoir dû fuir l'Ukraine avec sa jeune sœur, la 140eme mondiale a mis tout son cœur dans cette rencontre et va disputer ce dimanche sa cinquième finale sur le circuit WTA.

Pour cela, l'Ukrainienne a pris le meilleur sur Sorana Cirstea, tête de série numéro 2, en trois manches. L'entame de match a vu la Roumaine faire le break en premier pour mener quatre jeux à un mais Dayana Yastremska a immédiatement réagi pour revenir à quatre jeux partout.
Après avoir sauvé deux balles de set, cette dernière a fait la différence au dernier moment dans un jeu décisif indécis. Un avantage que l'Ukrainienne a conforté dès le début du deuxième set avec le break pour mener trois jeux à rien. Mais Sorana Cirstea a fait son retard pour arracher la décision au tout dernier moment et emmener son adversaire dans une troisième manche.

Un ultime set qui a démarré par un échange de breaks dont Dayana Yastremska est sortie victorieuse pour mener quatre jeux à un. Mais, au moment de conclure, l'Ukrainienne a tremblé, sans doute rattrapée par l'émotion. Manquant trois balles de match, elle a vu Sorana Cirstea effacer son break de retard. Toutefois, Dayana Yastremska s'est immédiatement reprise pour sceller le sort du match sur l'engagement de la Roumaine (7-6, 4-6, 6-4 en 2h32').

Citation :

« Cette demi-finale que vous avez remportée a été de haute volée. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C'était un match difficile. Elle jouait très bien et était très agressive. Il a fallu que je sois patiente et que je hausse mon niveau car elle jouait un tennis comparable au mien. Il ne fallait pas laisser passer les opportunités. Le troisième set était dingue. J'ai eu des balles de match que j'ai perdues. Quand elle est revenue à 5-4, j'ai pensé que je pouvais perdre le match. Mais le soutien du public a été très important. Et je me suis rappelé que je ne pouvais pas perdre. La différence s'est faite au mental. Je me suis dit que je devais gagner. Pour moi et pour mon pays. Je le voulais vraiment. Je pense que ce fut la clef du match, je voulais vraiment gagner.

Encore une fois, vous avez pu compter sur le soutien du public.
En arrivant ici, je ne m'attendais pas à avoir autant de soutien de la part du public. J'ai reçu des tas de messages de soutien. Pendant les matches, je vois des drapeaux ukrainiens, j'entends des encouragements dans ma langue natale... Ça aide beaucoup. Je veux dire merci à tout le monde car sans ce soutien, je n'aurais probablement pas eu la force de m'imposer. À la fin du match, j'ai retrouvé ce sentiment unique de se qualifier pour une finale. Cela faisait tellement longtemps... C'est difficile à décrire, mais c'est très agréable.

Comment vous sentez-vous ?
Physiquement, je me sens bien. Mais mentalement, je suis fatiguée. Il faut tenir, il n'y a plus qu'un match à jouer. J'espère que j'aurai toujours la même énergie en finale. Je lis beaucoup les informations, jusque tard dans la nuit. J'en reçois beaucoup de mes connaissances. Je ne dirais pas que je dors très bien. En tout cas, je me réveille fatiguée. Mais peut-être que je montre ma vraie force mentale. Les Ukrainiens sont forts, ils le montrent actuellement. Peut-être que je suis forte, moi aussi...

Quel est votre programme après Lyon ?
Pour la suite, je n'ai pas encore de plan précis. Je ne pourrai pas disputer les qualifications d'Indian Wells qui commencent lundi. Pour la wild card, je ne sais pas encore. Probablement dimanche. Je vais déjà essayer de gagner à Lyon et on verra après.

L'an dernier, à cause de votre suspension, vous n'avez pas pu jouer autant que vous l'auriez voulu. Est-ce que vous en appréciez d'autant plus cette bonne période dans votre tennis ?
Au niveau du tennis, tout va bien. Mais si tout était mieux dans mon pays, je serai clairement plus heureuse. Bien sûr, je suis heureuse de retrouver la victoire et de pouvoir enchaîner comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps. Mais en comparaison avec tout ce qui se passe dans mon pays, ce n'est pas grand-chose, vraiment. »